Bon, j’arrive en retard et je vais essayer de compléter les informations déjà données par Alex.
L’été, la traversée des arêtes du mont Chauffé depuis la Plagne du Mont est presque considérée comme un sentier du vertige. Certainement un peu trop, au regard du nombre important de secours et d’héliportages effectués sur cette course. Bon, ceci dit, c’est pas bien difficile si l’on sait marcher corde tendue car c’est assez long.
L’hiver, c’est pas la même chose et la course est beaucoup plus délicate surtout dans sa dernière partie. Pour simplifier, on peut découper la course en trois sections.
- Depuis le col de la Plagne du Mont jusqu’au Saut du chien.
Pas de gros problème : au début on traverse en remontant flanc gauche jusqu’à l’arête proprement dit. C’est dans la forêt et, à part un court passage qui surplombe des barres (possibilité de s’assurer sur les arbres), c’est assez tranquille. La première partie de l’arête est large avec certaines parties en cuvette (pour David : certainement possibilité de bivouac sympa à cet endroit et t’auras même pas besoin de ligoter les jeunes pour pas qu’ils tombent :-)). Ensuite, ça devient plus chaotique et étroit jusqu’au Saut du Chien, mais il n’y a vraiment rien d’extrême (en été, on ne sort généralement jamais la corde avant le Saut du Chien).
- Depuis le Saut du Chien jusqu’aux deniers ressauts de l’arête.
Au Saut du Chien c’est mieux d’éviter de gameller ! Deux solutions, soit descendre flanc gauche dans des pentes méga escarpées et exposées de pure tradition chablaisienne et qui permettent de rejoindre le collet sous le Saut du Chien. Il y a un câble et c’est très bien. A cette époque de l’année, je pense qu’il est encore visible, soit tu tires un petit rappel d’une quinzaine de mètres depuis un arbre bien visible 2-3 mètres en contrebas (sangles) et tu rejoins le collet. Ensuite remonter flanc droit (au soleil) une partie plutôt rocheuse (2/3, assurage facile sur des arbres) qui donne accès de nouveau à l’arête. On poursuit tantôt flanc droit ou tantôt gauche jusqu’à ce que l’arête se dégage complètement : c’est à dire plus d’arbres ou autres points naturels pour s’assurer.
- Jusqu’au sommet sur le fil de l’arête (herbeuse en été).
C’est effilé par endroits. Plus d’assurage naturel possible. Dans cette partie, il faut être vigilant : corniches et risques évidents de plaques. J’en ai parcouru une partie l’hiver, en sens inverse en partant du sommet, eh bien, tu cours pas !
Pour le matériel : lorsqu’il y a de la neige, crampons et piolet indispensables.
Retraite sur l’arête : il est possible de faire marche arrière à tout moment, mais à partir du Saut du Chien, sortir au sommet me semble plus simple. Après le Saut du Chien, possibilité à un ou deux endroits de descendre flanc droit (rappel) et de rejoindre le chemin de descente et le Ferraillon.
Descente : poursuivre l’arête sur environ cinquante mètres et descendre flanc droit (sud) jusqu’à rejoindre les pentes qui dominent la sortie du couloir de Chevenne (quelques pas de 2/3). Ensuite, longer la face sud en descendant jusqu’à rejoindre le large couloir du Ferraillon que l’on descend jusqu’à la piste de la Raille. Vu la faible quantité de neige tombée et vu comme ça chauffe dans le Ferraillon, je pense que ça sera sec et donc sans risque. Sinon, comme le dit Alex, par fort enneigement ça déboule bien dans ce Ferraillon.
Question neige, il serait fort étonnant que l’arête ne soit pas partiellement enneigée, mais je ne pense pas qu’il en ait trop et que les corniches soient déjà monstrueuses. Il ne doit plus y avoir des masses de neige sur le flanc droit (sud). Pour avoir des précisions sur l’état d’enneigement de l’arête, contactez Jean-Baptiste Bois, guide sur Vacheresse. Il devrait pouvoir vous renseigner. Toutes ses coordonnées sur
[
adret.montagne.free.fr] ou [
la.ferme.de.leschaux.free.fr]
En résumé, c’est de toute évidence une superbe balade en hiver (la face nord vue d’en haut ça a vraiment de la gueule) mais qui, suivant les conditions, demande de la vigilance après le Saut du Chien.
Bonne balade et a+